Vorkouta. Nous sommes chez Danil. Dans son monde de neige, de barres d’immeubles et d’espace. Un appartement qu’il qualifie de ‘minimaliste’. Dans un coin, deux bocaux de verre derrière une vitre, d’étranges particules vont et viennent dans un liquide jaune. C’est le kvas maison qui fermente. De l’eau, du pain noir, du miel et du temps. Excellent. Sinon, la télé nous apprend la recette de la pizza au saucisson.
Danil nous a accueilli hier à la gare de Vorkouta, terminus de la ligne vers les grandes toundras polaires. Nous avions passé le fameux cercle deux heures avant, dans la taiga, à 2000km de Moscou. Pas un panneau, pas une annonce pour marquer l’évènement, rien! Tout le monde s’en fout. De toute façon, c’est complètement arbitraire, cette frontière imaginaire entre le monde tempéré et le domaine du froid.
Au km 2200, au sortir d’une gare sans nom, nous entrions soudain dans l’immensité du désert blanc. Blanc jusqu’au ciel. Tac-tac, tac-tac, assourdi par la neige. Nous avancions dans l’océan. Il n’y avait plus rien. Si, une route. 3 camions au ralenti, dangereusement penchés sur les congères. Un autre arreté dans la petite pente, après des ornières de 50cm dans la neige. Une gare, sans route d’accès. Puis le néant. Et au loin, la silhouette évanescente des Monts Oural…
Demain, nous y irons. Encore 9h de train pour l’inconnu. A bientot..
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