Helsinki, 7h30. Non, 8h30. Le décalage horaire ! Vite. Tramway, gare, guichet international, photo souvenir, (p)ouf dans le train ; 9h et c’est parti pour 3h de voyage en Allegro, inauguré à toute berzingue – 230km/h – en décembre 2010 par la présidente finlandaise Tarja Halonen et le premier ministre russe Vladimir Poutine. Celui-ci avait d’ailleurs déclaré « j’ai beaucoup aimé le voyage« , et sa copine transfrontalière avait ajouté « tout va bien« . Ah, l’amitié entre les peuples, si elle pouvait faire aussi sauter les frontières… La sieste d’un autre monde est interrompue par une armée de bonhommes en uniforme – passeport, s’il vous plaît.
Passer une frontière en train est toujours intéressant. D’abord, on y perçoit l’absurdité de la chose ; sous un soleil éclatant, la neige succède à la neige, les arbres font place aux arbres. Et pas de nuage arrêté à la douane. Mais de touche en touche, quelques différences se font jour : les bâtiments, les trains, les passages à niveau (Assez dissuasifs en Russie, avec les plaques de bitume qui se soulèvent à l’approche du train : vous ne passerez pas)… Et la police, bien sûr. Inspection du passeport à la loupe, droit dans les yeux, signes extérieurs d’amabilité introuvables – et plus on cherche, moins on trouve ; ces gens-là ont le don de vous mettre mal à l’aise alors que vous n’avez rien fait.
Mais voilà St-Pétersbourg !
Autre pays, autre monde. Soviétique ? Quelques restes de sureffectifs en couvre-chefs officiels, sans aucun doute. Pas une salle d’attente sans son officier un peu triste, cherchant sans doute de quoi faire. Enfin visiblement tout le monde n’est pas là ; ceux qui parlent anglais doivent être en vacances, l’administration réserve sans doute cette élite à la saison touristique. Le 16 mars à l’international ticket office, on parle russe.
– Hem (raclement de gorge, détachement des syllabes, mes premiers mots en russe, allons-y, elle s’impatiente déjà)… Сдраствуите, вы гаварите по-англиски ? (Bonjour, vous parlez anglais ?)
– Нет (Niet)
– Ah… Je voudrais un billet pour Kostomouksha, aujourd’hui
– Niet
– Euh, pourquoi niet ?
– … (oulala, je ne comprends rien à ce qu’elle raconte)
– Pardon, je ne comprends pas…
– … (elle parle plus vite et plus fort, avec un agacement affiché, mais quelques bribes finissent par former sens)
– Ah, pas de train aujourd’hui ?! Mais pourquoi ? Pardon, je veux dire et demain ?
– Niet !
– Et… Demain-demain ?
– Da (oui) !
Cela fait tout de même deux jours et demi d’attente, et je n’ai toujours pas réussi à joindre Pierre qui m’attendait ce matin à Kostomouksha. D’après la carte des trains que m’a donné Patrick, je pourrais m’approcher du but en allant à Pétrozavodsk. Allez, c’est parti. Il n’y a pas de train demain de Pétrozavodsk à Kostomuksha, mais tant pis, on avisera en sortant du train de nuit. En attendant, mission carte SIM – Pierre je suis vivant, j’arrive… Bientôt – et petite visite. Ci-dessus (cliquez pour agrandir) les rives de la Néva, gelée comme il se doit. Quand même, ils ont le sens des perspectives…
St Petersbourg, une ville au top! des monuments somptueux, coup de cœur pour le palais Stroganoff 🙂
Julie